Nous vivons dans un drôle de pays qui a autorisé la vente de sapin de Noël mais interdit la vente de boules et guirlandes de décoration. Bizarre mais cela change dès samedi 28 novembre 2020. En revanche aller dans une station de ski et fermer les remontées mécaniques reste encore un mystère alors que la Suisse et l'Autriche refusent de le faire. En France, les exemples sont malheureusement trop nombreux. Sans remettre en cause des gestes barrières et la nécessité de se protéger, ne marche-t-on pas sur la tête ?
« Vous savez quoi ? Je me suis auto-autorisé pour sortir de chez moi et acheter mon sapin ! » nous a confié un travailleur indépendant dirigeant seul sa petite entreprise, qui a connu la crise.
Dans sa rue, les magasins qui vendaient des produits non essentiels étaient fermés. Mais qu’est-ce qui est essentiel pour vous ?
La journaliste allemande Annika Joeres a baptisé, dans un récent article, la France en « Absurdistan ».
Oui, car face à ces mesures absurdes, plusieurs questions se posent : « Qui prend ce type de décisions ? » Qui estime que les produits de maquillages (par exemple) sont non essentiels ? Que le coiffeur est plus dangereux que d’autres, pour la santé ? Qui a décidé d’interdire la vente de fers à repasser dans un supermarché, alors qu’ils étaient vendus en ligne ? Heureusement, tout cela s'arrête. Mais le mal est fait.
Décisions dévastatrices
Dans vos commerces et/ou au sein même de votre entreprise, les mesures sanitaires ont été et sont toujours tout à fait bien respectées. Alors pourquoi autant d’absurdités en quelques semaines ? Certainement à cause d’un manque cruel de connaissance de la vie d’une entreprise de la part de ces « penseurs-conseillers » de politiques qui n’ont jamais mis les pieds dans une entreprise… ou un magasin.
Ce manque de connaissance n’est malheureusement pas nouveau. Pourtant ces décisions ont été accompagnées (financièrement dans certains cas) par des mesures qui ont permis de limiter la casse. Lors du premier confinement, l’administration nous a démontré qu’elle était capable de réagir vite et bien. Et si l’administration continuait sur cette lancée ? Et si on fermait « l’Absurdie » pour simplifier réellement les choses et surtout le poids de certaines mesures administratives et de la paperasse, absurde, qu’elles engendrent dans nos entreprises ?
Osons la simplification
La liste des simplifications à faire serait trop longue à rédiger ici même. Récemment le dirigeant d’une PME nous faisait part de son étonnement face à la médecine du travail, avec une cotisation annuelle obligatoire pour chacun de ses salariés, mais, seulement, une visite médicale tous les 3/4 voire 5 ans (en général). D’ailleurs où était la médecine du travail au début de la crise sanitaire ? Les salariés devaient aller dans les laboratoires privés pour se faire dépister et attendre de longues journées pour obtenir des résultats ?
Et la santé du dirigeant non salarié ? Pour lui, vous le savez : pas de visite médicale. D’ailleurs, il n’a pas droit non plus aux chèques restaurant. Il paye tout de sa poche personnelle (pas de notes de frais pour un déjeuner). C’est bien connu les dirigeants ne sont jamais malades et ne mangent pas non plus.
Vous avez dit absurde ?
Autre remarque entendue ces derniers jours : pourquoi les entreprises collectent gratuitement, pour le compte de l’état, la TVA et que ce dernier n’est pas forcément présent quand ça va mal ? Un geste pour service rendu serait un plus, non ?
Ne parlons pas du poids du code du travail, des contraintes et déclarations toujours aussi lourdes à tel point que les dirigeants ne sont jamais sûrs d’être dans les clous. Un agent de l’URSSAF nous confiait, il y a quelques années, que plus de la moitié des dirigeants de TPE-PME ne respectaient pas la réglementation, mais ils ne le savaient pas.
Notre administration est orientée vers le contrôle et la répression, mais jamais (ou trop rarement) vers le conseil et l’accompagnement. C’est une source de stress supplémentaire pour le dirigeant… (Qui, ne tombe jamais malade !)
Nous pourrions vous donner d’autres exemples absurdes.
Alors, pourquoi ne pas profiter de cette période de « réinvention » pour créer de nouvelles relations entre les entreprises et l’administration ?
Et si on simplifiait la vie des dirigeants souvent fragilisés et dont le seul objectif et de poursuivre l’activité de leur entreprise plutôt que de remplir des déclarations à remettre dans les délais. Sinon : pénalité !
Et si on profitait de l’occasion, pour réellement diluer le magma de lois, contraintes, taxes et obligations pour permettre à nos entreprises de ne plus perdre du temps (et de l’argent) dans la gestion de leur paperasse. « Cela me prend entre 2 à 3 jours par mois pour faire mes papiers » nous déclarait une jeune entrepreneure qui compte 3 collaborateurs, mais personne au service administratif, c’est elle qui fait tout : « je passe pratiquement un mois par an pour tout gérer. »
Et les clients dans tout ça ?
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