Les défaillances s’accélèrent en fin d’année 2018 dans tous les secteurs. Si pour le dernier baromètre Altares, les perturbations dues au mouvement des gilets jaunes « ont pu donner le coup de grâce à certains commerces », la Coface assure de son côté que leurs conséquences étaient « peu visibles sur les défaillances d’entreprises ».
Matthieu Barry pour NetPME fait le point. Extraits
La question de l’influence des perturbations du mouvement des gilets jaunes sur cette hausse de fin d’année s’est posée. Réponse : il n’aurait qu’une faible part de responsabilité.
D’après Thierry Million, directeur des études de la société Altares, la plupart des TPE/PME défaillantes étaient en position de faiblesse avant le mouvement des gilets jaunes : « lorsque s’amorce le mouvement des gilets jaunes en novembre, les entreprises sont déjà fragilisées par des trésoreries sous tensions depuis plusieurs semaines », explique-t-il.
« C’était parfois déjà trop tard et les perturbations ont pu donner le coup de grâce à certains commerces », ajoute-t-il. Un « coup de grâce » relatif pour la Coface qui estime, dans son étude, que l’effet du mouvement des gilets jaunes sur les défaillances ne fut que « très limité ». Si le mouvement des gilets jaunes ne semble pas avoir eu de véritable impact sur les défaillances 2018, il a pu néanmoins fragiliser certains commerces.
Au 24 janvier, 4 577 entreprises ont demandé à bénéficier du dispositif d’activité partielle mis en place par l’État. L’étalement des échéances sociales et fiscales a été prolongé au 1er trimestre 2019. Les entreprises devraient bénéficier rapidement d’un remboursement de leurs crédits d’impôts.
Pour aller plus loin...
Le nombre de créations d'entreprises en France a atteint en 2018 un record de 691.000, tiré par une progression de 28% des micro-entreprises, ainsi que des entreprises individuelles classiques (+20%), a rapporté récemment l'Insee. Toutefois après avoir connu une baisse importante depuis deux ans, les défaillances d’entreprises sont fortement reparties à la hausse au dernier trimestre de l’an passé.
En 2018, le nombre de défaillances a certes baissé de 1 %, avec 54 600 faillites – son plus bas niveau depuis dix ans, selon l’étude du cabinet Altares publiée jeudi 24 janvier. Mais la tendance, sur les derniers mois de l’année, est inquiétante. Au cours du dernier trimestre, les liquidations ont rebondi de 4,2 %, tutoyant la barre des 15 000 procédures.
Inquiétudes pour 2019
Selon les Echos :
Alors à quoi l'année 2019 va-t-elle ressembler ? La baisse du prix du pétrole et les mesures du gouvernement telle que la hausse de la prime d'activité ou encore la prime exceptionnelle défiscalisée vont redonner du pouvoir d'achat . Mais « les ménages sont en plein doute et donc les arbitrages ne se font pas en faveur de la consommation immédiate », pointe Thierry Millon directeur des études d'Altares.. Il craint donc que les défaillances augmentent de 2,6 % cette année, avec 56.000 entreprises touchées par une procédure collective.
Les économistes d'Euler Hermes craignent un « effet domino » dû aux faillites d'entreprises d'une certaine taille, pouvant entraîner dans leur chute des petits fournisseurs.
Coface est un peu moins pessimiste et table sur une hausse de 1 % des faillites en 2019. Mais note tout de même que le cycle du secteur de la construction s'est retourné l'an passé. Or, ce domaine d'activité représente à lui seul environ un quart des défaillances totales en moyenne.
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